TS – Cours – Lois de probabilité à densité

Lois de probabilité à densité

I Généralités

Les variables aléatoires qui ont été étudiées jusqu’à présent prenaient des valeurs discrètes, c’est-à-dire qu’il y avait nécessairement un écart entre toutes les valeurs. Dans ce chapitre, on va s’intéresser à des variables aléatoires qui vont prendre des valeurs dans un intervalle $I$ de $\R$. Ces variables aléatoires vont alors être qualifiées de \textbf{continue}.

Exemple : La variable aléatoire mesurant la durée de vie d’un composant électronique est une variable aléatoire continue.

 Définition 1 : On dit qu’une fonction est une fonction de densité de probabilité d’une variable aléatoire $X$ sur un intervalle $I$ si :

  • $f$ est définie, continue et positive sur $I$
  • $\displaystyle \int_I {f(x)\dx} = 1$

Remarque : En fonction du type d’intervalles rencontrés on va utiliser les notations suivantes :

  • Si $I = [a;b]$ alors $\displaystyle \int_I {f(x)\dx} = \int_a^b {f(x)\dx}$.
  • Si $I=[a;+\infty[$ alors $\displaystyle \int_I {f(x)\dx} = \lim\limits_{t \rightarrow +\infty} \int_a^t {f(x)\dx}$
  • Si $I=]-\infty;a]$ alors $\displaystyle \int_I {f(x)\dx} =\lim\limits_{t \rightarrow -\infty} \int_t^a {f(x)\dx}$

Exemple de fonctions de densité : Montrons que la fonction $f$ définie sur l’intervalle $[0;4]$ par $f(x)=\left(\dfrac{x}{4} \right)^3 $ est une fonction de densité.

  • $f$ est continue sur $[0;4]$ en tant que produit de fonctions continues.
  • Sur $[0;4]$, $x$ est positif donc $\dfrac{x}{4}\pg 0$ et par conséquent $f(x) \pg 0$.
  • $\displaystyle \int_0^4\left(\dfrac{x}{4}\right)^3\dx =\left(\dfrac{1}{4}\right)^3\int_0^4 x^3\dx= \left[\dfrac{1}{4^3}\times \dfrac{1}{4}x^4\right]_0^4=\dfrac{1}{4^4}\times 4^4=1$

$f$ est donc bien une fonction de densité sur l’intervalle $[0;4]$.

 Propriété 1 : On considère est une variable aléatoire $X$ de fonction de densité $f$. Quel que soit l’intervalle $[a;b]$ de $I$ on a :

$$P(X\in[a;b]) = P(a \pp X \pp b) = \displaystyle \int_a^b{f(x)\dx}$$

 Propriété 2 : On considère une variable aléatoire $X$ définie sur $I$ de fonction de densité $f$.

  1. $P(X \in I) = 1$
  2. $\forall \alpha \in \R, P(X = \alpha) = \displaystyle \int_{\alpha}^{\alpha} {f(x)\dx} = 0$
  3. Pour tous réels $a$ et $b$, $P\left(X \in [a;b]\right) = P\left(X\in]a;b]\right)= P\left(X\in]a;b[\right)= P\left(X\in[a;b[\right)$
  4. Pour tout réel $a$, $P(X > a) = P(X \ge a)$

Exemple : Si on prend la fonction de densité $f$ de l’exemple précédent définie par $f(x) = \left(\dfrac{x}{4} \right)^3 \text{ sur } [0;4]$ :

$P(1 < X < 3) = \displaystyle \int_1^3 \left(\dfrac{x}{4} \right)^3 \dx = \left[\dfrac{x^4}{4^4}\right]_1^3 = \dfrac{5}{16}$

 Définition 2 : On considère une variable aléatoire $X$ définie sur un intervalle $I$ de fonction de densité $f$. On appelle espérance mathématique de $\boldsymbol{X}$ le nombre défini par :

$$E(X) = \int_I {xf(x)\dx}$$

Remarque : On parle parfois de moyenne de la variable aléatoire $X$ pour désigner $E(X)$.

Exemple :  Si $f(x) = \left(\dfrac{x}{4} \right)^3 \text{ sur } [0;4]$ alors :
$\begin{align*} E(X) &= \displaystyle \int_0^4{x\left(\dfrac{x}{4} \right)^3 \dx}\\
&= \left[\dfrac{x^5}{5\times 4^3}\right]_0^4 \\
&= \dfrac{16}{5}\end{align*}$

$\quad$

$\quad$

II Loi uniforme

 Définition 3 : On appelle loi uniforme sur l’intervalle $\boldsymbol{[a;b]}$ la loi de probabilité associée à la fonction de densité $f$ définie sur $\R$ par :

$$f(t) = \begin{cases} \dfrac{1}{b-a} \quad \text{si } a \pp t \pp b \\ \\0 \quad \text{sinon} \end{cases}$$

Remarque: La loi uniforme modélise le tirage aléatoire d’un nombre compris entre $a$ et $b$.

 Propriété 3 : On considère une variable aléatoire $X$ suivant la loi uniforme sur l’intervalle $[a;b]$.

  1. si $x < a$ alors $P(X \pp x) = 0$
  2. si $a \pp x \pp b$ alors $P(X \pp x) = \dfrac{x-a}{b-a}$
  3. si $x > b$ alors $P(X \pp x) = 1$

Preuve Propriété 3

  1. Si $x < a$ alors $P(X \pp x) = \displaystyle \int_a^x {f(t)\dt} = -\int_x^a {f(t)\dt} = – \int_x^a 0 \dt = 0$.
    $\quad$
  2. Si $a \pp x \pp b$ alors $P(X \pp x) = \displaystyle \int_a^x {f(t)\dt} = \int_a^x{\dfrac{1}{b-a}\dt} = \dfrac{x-a}{b-a}$.
    $\quad$
  3. Si $x>b$ alors $P(X \pp x) = \displaystyle \int_a^x{f(t)\dt} = \int_a^b{f(t)\dt} + \int_b^x{f(t)\dt} = 1 + \int_b^x{0\dt} = 1$.

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$\quad$

 Propriété 4 : On considère une variable aléatoire $X$ suivant la loi uniforme sur l’intervalle $[a;b]$ et deux réels $\alpha$ et $\beta$ tels que $a \pp \alpha \pp \beta \pp b$ alors :

$$P(\alpha \pp X \pp \beta) = P(X \pp \beta)-P(X \pp \alpha) = \displaystyle \int_\alpha^\beta \dfrac{1}{b-a}\dt = \dfrac{\beta-\alpha}{b-a}$$

Exemple : On considère la variable aléatoire $X$ qui suit la loi uniforme sur l’intervalle $[0;20]$.
$P(5 \pp X \pp 10) = P(X \pp 10)-P(X\pp 5)=\dfrac{10-0}{20-0}-\dfrac{5-0}{20-0} = \dfrac{1}{2}-\dfrac{1}{4}=\dfrac{1}{4}$.

Mais d’après la propriété précédente on peut aussi écrire $P(5 \pp X \pp 10) = \dfrac{10-5}{20-0}=\dfrac{5}{20}=\dfrac{1}{4}$.

 Propriété 5 :

On considère un variable aléatoire $X$ qui suit la loi uniforme sur l’intervalle $[a;b]$ alors l’espérance de cette variable aléatoire est $E(X) = \dfrac{a+b}{2}$.

Preuve Propriété 5

$\begin{align*}
E(X) & = \int_a^b {\dfrac{t}{b-a}\dt} \\
& = \dfrac{1}{b-a} \int_a^b {t\dt} \\
& = \dfrac{1}{b-a}\left[\dfrac{t^2}{2}\right]_a^b \\
& = \dfrac{b^2 -a^2}{2(b-a)} \\
& = \dfrac{(b+a)(b-a)}{2(b-a)} \\
& = \dfrac{b+a}{2}
\end{align*}$

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Exemple : Si la variable aléatoire $X$ suit la loi uniforme sur l’intervalle $[0;20]$ alors $E(X) = \dfrac{20 + 0}{2} = 10$.

$\quad$

III Loi exponentielle

 Définition 4 : On considère un réel $\lambda > 0$. on dit qu’une variable aléatoire $X$ suit la loi exponentielle de paramètre $\boldsymbol{\lambda}$ si sa fonction de densité $f$ est définie sur $[0;+\infty[$ par $f(x) = \lambda\e^{-\lambda x}$.
 Propriété 6 : Si la variable aléatoire $X$ suit la loi exponentielle de paramètre $\lambda$ alors, pour tous réels $a$ et $b$ tel que $ 0 \pp a \pp b$ on a :

  1. $P(a \pp X \pp b) = \e^{-\lambda a}-\e^{-\lambda b}$
  2. $P(X \pp b) = 1-\e^{-\lambda b}$
  3. $P(X \pg a) = \e^{-\lambda a}$

Preuve Propriété 6

  1. $P(a \pp X \pp b) = \displaystyle \int_a^b {\lambda\text{e}^{-\lambda t}\dt} = \left[-\e^{-\lambda t} \right]_a^b = \e^{-\lambda a}-\e^{-\lambda b}$
    $\quad$
  2. $P(X \pp b) = P(0 \pp X \pp b) = 1-\e^{-\lambda b}$
    $\quad$
  3. $P(X \pg a) = 1-P(X < a) = 1-P(X \pp a) = \e^{-\lambda a}$

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$\quad$

Exemple : Si $\lambda = 0,2$ alors $P(1 \pp X \pp 2) = \e^{-0,2\times 1}-\e^{-0,2\times 2}=\e^{-0,2}-\e^{-0,4}\approx 0,148$

 Propriété 7 : On considère une variable aléatoire $X$ qui suit la loi exponentielle de paramètre $\lambda$.
Son espérance mathématique est alors $E(X) = \dfrac{1}{\lambda}$.
Preuve Propriété 7

$\displaystyle E(X) = \lim\limits_{x \rightarrow +\infty} \int_0^x {\lambda t \e^{-\lambda t}\dt}$.

Déterminons une primitive de $f$ la fonction définie sur $[0;+\infty[$ par $f(t) = \lambda t \e^{-\lambda t}$

On appelle $F$ la fonction définie sur $[0;+\infty[$ par $F(t) = (\alpha t + \beta)\e^{-\lambda t}$ ($\alpha$ et $\beta$ étant $2$ réels).

$F$ est dérivable sur $[0;+\infty[$ en tant que produit de fonctions dérivables sur cet intervalle et
$F'(t) = (\alpha-\alpha \lambda t-\lambda \beta)\e^{-\lambda t} = (-\alpha \lambda t+ \alpha-\lambda \beta) \e^{-\lambda t}$.
Si on pose $\alpha = -1$ et $\beta = -\dfrac{1}{\lambda}$. Alors $F'(t) = f(t)$.

Par conséquent $F$ est une primitive de $f$.

Pour tout $x > 0$, on a $\displaystyle \int_0^x \lambda t \e^{-\lambda t} \dt = \Big[F(x)\Big]_0^{\lambda} = \left(-x-\dfrac{1}{\lambda} \right) \e^{-\lambda x} + \dfrac{1}{\lambda}$

Donc :
$\begin{align*}  \displaystyle E(X) &= \lim\limits_{x \rightarrow +\infty} \int_0^x \lambda t \e^{-\lambda t}\dt \\
&= \lim\limits_{x \rightarrow + \infty} \left(\left(-x – \dfrac{1}{\lambda} \right) \e^{-\lambda x} + \dfrac{1}{\lambda}\right)\\
&= \dfrac{1}{\lambda} \text{ car } \lim\limits_{X \to -\infty} X\e^X \\
&=0\end{align*} $.

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$\quad$

Exemple : Si $\lambda = 0,2$ alors $E(X) = \dfrac{1}{0,2}=5$

Propriété 8 (durée de vie sans vieillissement) : On considère une variable aléatoire $X$ suivant la loi exponentielle de paramètre $\lambda$ alors, pour tous réels $t$ et $h$ strictement positifs on a:

$$P_{X \ge t}(X \ge t+h) = P(X \ge h)$$

Preuve Propriété 8

$\begin{align*} P_{X \ge t}(X \ge t+h) &= \dfrac{P\left((X \ge t) \cap (X \ge t+h) \right)}{P(X \ge t)}\\
&= \dfrac{P(X \ge t+h)}{P(X \ge t)}\\
&= \dfrac{\e^{-\lambda (t+h)}}{\e^{-\lambda t}}\\
& = \e^{-\lambda h} = P(X \ge h)
\end{align*}$

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$\quad$

Remarque : Cela signifie donc que cette probabilité conditionnelle ne dépend que du délai $h$ et pas du moment $t$ à partir duquel on observe le phénomène.

 

Exemple : Si la variable aléatoire $X$ suit la loi exponentielle de paramètre $\lambda = 0,2$ alors :

$P_{X \ge 1}(X \ge 3) = P_{X \ge 1}(X \ge 1+2) = P(X \ge 2) = \e^{-0,4}$

$\quad$

Cas d’utilisation de la loi exponentielle : La loi exponentielle permet de modéliser des phénomènes dont la durée de vie n’est pas affectée par l’âge.

Exemples :

  • la magnitude des tremblements de terre
  • la désintégration d’un noyau radioactif
  • la durée de vie de composants électroniques

$\quad$

IV Loi normale centrée réduite $\boldsymbol{\mathscr{N}(0;1)}$

 Définition 5 : On dit qu’une variable aléatoire $X$ suit la loi normale centrée réduite $\mathscr{N}(0;1)$ si sa densité de probabilité est la fonction $f$ définie sur $\R$ par $f(t)=\dfrac{1}{\sqrt{2\pi}}\e^{-t^2/2}$.

 

 Propriété 9 : 

  1. L’aire du domaine situé sous la courbe et au-dessus de l’axe des abscisses vaut $1$.
  2. La courbe $\mathscr{C}_f$ est symétrique par rapport à l’axe des ordonnées.
  3. Le maximum de $f$ est atteint en $0$

$\quad$

 Propriété 10 : Si $X$ suit la loi normale centrée réduite alors son espérance mathématique est $E(X) = 0$.
Preuve Propriété 10

On considère la fonction $f$ définie sur $\R$ par $f(t) = \dfrac{t}{\sqrt{2\pi}}\e^{-t^2/2}$.
Une primitive de $f$ est donc $F$ définie sur $\R$ par $F(t) = \dfrac{-1}{\sqrt{2\pi}}\e^{-t^2/2}$.
Donc $\displaystyle \int_0^x f(t)\dt = \Big[F(t)\Big]_0^x=F(x)-F(0)$ et $\displaystyle \int_y^0 f(t)\dt = \Big[F(t)\Big]_y^0=F(0)-F(y)$.
Mais $\lim\limits_{x \rightarrow +\infty} F(x) = \lim\limits_{y \rightarrow -\infty} F(y) = 0$

Donc $E(X) = \displaystyle \lim\limits_{x \rightarrow +\infty} \int_0^x f(t)\dt + \lim\limits_{y \rightarrow -\infty} \int_y^0 f(t)\dt = F(0)-F(0) = 0$

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$\quad$

 Propriété 11 : La variance d’une variable aléatoire $X$ suivant la loi normale centrée réduite est $V(X) = E \left((X-E(X))^2\right) = 1$. 

$\quad$

 Propriété 12 : On considère une variable aléatoire $X$ suivant la loi normale centrée réduite de fonction de densité $f$.
Pour tout réel $x$ on a : $$\Phi(x) = P(X \pp x)  = \displaystyle \int_{-\infty}^{x} {f(t)\dt} = \dfrac{1}{2} + \int_{0}^{x} {f(t)\dt}$$

 

On utilise, par conséquent, les méthodes suivantes pour calculer les probabilités dans les cas suivants :

 

 Propriété 13 : On considère un réel $a$.

  1. $P(X \pp -a) = P(X \pg a)$
  2. $\Phi(-a) = 1-\Phi(a)$
  3. $P(-a \pp X \pp a) = 2\Phi(a)-1$

Preuve Propriété 13

  1. La courbe est symétrique par rapport à l’axe des ordonnées.
    $\quad$
  2. $\Phi(-a) = P(X \pp -a) = P(X \pg a) = 1-P(X <a) = 1-\Phi(a)$
    $\quad$
  3. $P(-a \pp X \pp a) = P(X \pp a)-P(X < -a) = \Phi(a)-\left(1-\Phi(a) \right) = 2\Phi(a)-1$
    $\quad$

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$\quad$

Exemples :

  • $P(X \pp 2) = \Phi(2) \approx 0,977~2$
  • $P(X \pg 2) = 1-\Phi(2) \approx 0,022~8$
  • $P(X \pp -2) = 1-\Phi(2) \approx 0,022~8$
  • $P(-2 \pp X \pp 2) = 2\Phi(2)-1 \approx 0,954~5$
 Propriété 14 : On considère une variable aléatoire $X$ suivant la loi normale centrée réduite.

Pour tout $\alpha \in ]0;1[$ il existe un unique réel positif $u_\alpha$ tel que $P(-u_{\alpha} \pp X \pp u_{\alpha}) = 1-\alpha$.

Preuve Propriété 14

On considère la fonction $F$ définie sur $[0;+\infty[$ par $F(u) = P(-u \pp X \pp u) = \displaystyle \int_u^u f(t)\dt$ où $f$ est la fonction de densité de la loi normale centrée réduite.
$F$ est donc une fonction continue sur $[0;+\infty[$.
La fonction de densité $f$ est strictement positive sur $\R$. La fonction $F$ est par conséquent strictement croissante sur $\R$

De plus, on a $F(0) = 0$ et $\lim\limits_{u \rightarrow +\infty} F(u) = 1$.
Pour tout réel $\alpha \in ]0;1[$ on a $0 < 1-\alpha < 1$.
D’après le théorème de la bijection, il existe donc un unique réel positif $u_\alpha$ tel que : $F(u_\alpha) = 1-\alpha$.

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$\quad$

 Propriété 15 : Voici $2$ valeurs approchées particulières de $u_\alpha$ à connaître :

  1. $u_{0,05} = 1,96$
  2. $u_{0,01} = 2,58$

Remarque : Ces valeurs seront utilisées dans le chapitre sur l’échantillonnage et les intervalles de fluctuation.

Théorème 1 (Théorème de Moivre-Laplace) :

On considère un entier naturel non nul $n$, un réel $p \in ]0;1[$ et une une variable aléatoire $X$ suivant la loi binomiale $\mathscr{B}(n;p)$. On considère la variable aléatoire $Z_n = \dfrac{X_n-np}{\sqrt{np(1-p)}}$.

Alors pour tous les réels $a$ et $b$ tels que $a < b$, on a $\lim\limits_{n \rightarrow + \infty} P(a \pp Z_n \pp b) = \displaystyle \int_a^b {\dfrac{1}{\sqrt{2\pi}}\e^{-t^2/2}\dt}$

Remarque : Les calculs liés à une loi binomiale pour $n$ très grand deviennent vite compliqués pour les ordinateurs. Le théorème précédent permet de trouver rapidement des valeurs approchées.

$\quad$

V Loi Normale $\boldsymbol{\mathscr{N}(\mu;\sigma^2)}$

 Définition 6 :On considère deux réels strictement positifs $\mu$ et $\sigma$. On dit que la variable aléatoire $X$ suit la loi normale $\mathscr{N}(\mu;\sigma^2)$ si, et seulement si, la variable aléatoire $X’ = \dfrac{X-\mu}{\sigma}$ suit la loi normale centrée réduite.

Voici les représentations graphiques de trois fonctions de densité pour la loi $\mathscr{N}(\mu;1)$.

 

Remarque : Pour chaque valeur de $\mu$, la courbe représentative de la fonction de densité $f$ admet la droite d’équation $x= \mu$ pour axe de symétrie.

 Propriété 16 : On considère une variable aléatoire $X$ suivant une loi normale $\mathscr{N}(\mu;\sigma^2)$ alors :

  1. Son espérance est $E(X) = \mu$
  2. Sa variance est $V(X) = \sigma^2$

 

Remarque : La valeur de $\sigma$ agit sur la dispersion des points de la courbe de la fonction de densité autour de son axe de symétrie: plus $\sigma$ est grand plus la courbe est évasée et, au contraire, plus $\sigma$ est petit plus la courbe est resserrée autour de son axe de symétrie.

 

 Propriété 17 : On considère une variable aléatoire $X$ suivant une loi normale $\mathscr{N}(\mu;\sigma^2)$ alors :

  • $P(\mu-\sigma \pp X \pp \mu+\sigma)\approx 0,683$
  • $P(\mu-2\sigma \pp X \pp \mu+2\sigma)\approx 0,954$
  • $P(\mu-3\sigma \pp X \pp \mu+3\sigma)\approx 0,997$

Utilisation de la loi normale : On utilise une loi normale lorsqu’une variable aléatoire continue dépend d’un grand nombre de causes indépendantes, dont les effets s’additionnent sans qu’aucune ne soit prépondérante.

Exemples :

  • dimensions d’un objet fabriqué (elles dépendent, par exemple, de la température, de l’humidité,du réglage de l’appareil, des vibrations auxquelles il est soumis, de l’homogénéité de la matière première, …)
  • le taux de glycémie
  • durée de fonctionnement de certaines pièces

Remarque : La calculatrice est très utilisée dans ce chapitre. Elle permet, en particulier, de déterminer, pour tout réel $\alpha \in [0;1]$, le réel $k$ tel que $P(X \pp k)=\alpha$.